Πέμπτη 23 Φεβρουαρίου 2012

L’union sacrifie la Grèce, mais aussi son idéal

DOMINIQUE BERNS
mercredi 22 février 2012, 07:29
Un plan qui vise à réduire la dette publique grecque à 120 % du PIB d’ici à… huit ans n’est pas crédible. Car ceux qui s’en félicitent aujourd’hui sont ceux qui répètent que ce niveau de dette n’est pas raisonnable pour l’Italie, une économie pourtant autrement plus solide.


Pire : à lire un « rapport confidentiel », cet objectif grec a toute chance de… ne pas être atteint. Car un rien suffit à faire dérailler toute cette belle construction. Un an de récession de plus, un délai de trois ans pour atteindre un objectif budgétaire très ambitieux (un déficit primaire, soit hors charges d’intérêt, de 4,5 % du PIB) et c’est raté : en 2020, la dette publique grecque pèserait encore 160 % du PIB, soit à peu près son niveau actuel.


Et ce, après dix ans d’une austérité féroce, aux terribles conséquences sociales.


Car une société duale se profile en Grèce, où les plus riches et une partie des professions libérales tirent, comme toujours, leur épingle du jeu, grâce à un système fiscal aussi inique qu’inefficace. Et où les plus fragiles, les pensionnés et les salariés paient rubis sur l’ongle le prix de l’austérité.


La Grèce doit se réformer. Mais elle a besoin de temps. Notamment pour mettre en œuvre un « réarmement fiscal » – se doter d’une législation démocratique, qui fasse contribuer chacun selon ses moyens au financement de l’État ; et d’une administration fiscale efficace.


La Grèce a également besoin de croissance. Et donc d’investissements productifs. Autrement dit : d’un plan Marshall, et non de prêts additionnels. L’Union a préféré, en mai 2010, une « stratégie du choc », qui a échoué. Le nouveau plan de sauvetage parie sur les mêmes recettes ; il ne résoudra rien et laissera la Grèce surendettée.


À moins que les Grecs ne décident de quitter l’euro.


Est-ce le souhait de certains, dans les pays « vertueux » du nord, qui rêvent d’amputer le membre « gangrené » en espérant pouvoir cautériser la plaie (et éviter la contagion aux autres pays fragiles) ?


Que ceux qui pensent que la zone euro se porterait mieux sans Athènes le disent. Et que les autres cessent de nous faire croire qu’on a sauvé la Grèce. Car ce « poker menteur », qui sacrifie la population grecque, dénature également l’idéal européen.

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